Cinq bonnes raisons de ne pas compter ses calories

1. Absorption variable

Deux personnes qui mangent le même aliment n’absorbent pas nécessairement le même nombre de calories. La longueur de l’intestin, les enzymes digestives, le microbiote, de même que le mode de préparation des aliments influencent l’absorption des calories. Par exemple, les aliments transformés nécessitent moins d’énergie pour être digérés, ce qui suggère une diminution de notre dépense calorique.

2. Étiquettes imprécises

Une marge d’erreur de 20 % est autorisée dans l’étiquetage des aliments. L’écart entre la valeur nutritive réelle et la valeur déclarée s’explique par plusieurs facteurs, notamment la variation saisonnière, la transformation des matières premières, le procédé de fabrication et la méthode d’analyse nutritionnelle. Ainsi, une personne croyant consommer 2000 calories au cours d’une journée pourrait donc en consommer 1600 ou 2400.

3. Calories inégales

Selon la méthode de calcul des calories, 100 calories de carottes équivalent à 100 calories de chocolat… mais pas pour notre corps! La composition en glucides, en lipides et en protéines des aliments est variable et influence la dépense calorique nécessaire afin de pouvoir les digérer. Ainsi, la digestion des glucides a un coût énergétique plus grand que celui des lipides, alors que c’est la digestion des protéines qui coûte le plus cher en énergie.

Une donnée chiffrée peut sembler sécurisante mais demeure une estimation.

4. Dépense énergétique estimée

Une personne qui calcule ses calories a certainement de bonnes intentions. Toutefois, les formules disponibles pour calculer les calories fournies par les aliments ne tiennent pas toujours compte de certains facteurs qui peuvent influencer la digestibilité, comme la cuisson des aliments ou la fermentation bactérienne. Une donnée chiffrée peut sembler sécurisante mais demeure une estimation.

5. Plaisir sensoriel négligé

Le fait de ne considérer que les calories pour faire des choix alimentaires risque de se faire au détriment du plaisir sensoriel. Ce type de plaisir réfère aux propriétés des aliments, comme le goût, l’odeur et la texture, qui nous permettent de les apprécier avec nos cinq sens. Le calcul des calories risque aussi d’entrainer de la privation, des pertes de contrôle et de la culpabilité.

On peut calculer notre budget mensuel, notre kilométrage ou le nombre de jours avant de partir en voyage. Par contre, manger ne devrait pas requérir de compétences en mathématiques, au même titre qu’il ne devrait pas être nécessaire d’être nutritionniste pour faire son épicerie.

Une calorie demeure une unité d’énergie. Je vous invite à ne pas surévaluer son pouvoir sur vos choix alimentaires. Je le répète : nos signaux de faim et de rassasiement sont nos meilleurs outils pour manger selon nos besoins. Même pas besoin de compter!

Je remercie Anne-Marie Morin, stagiaire au baccalauréat en nutrition à l’Université Laval, pour sa collaboration à la rédaction de ce billet.

Barr SB et coll. Postprandial energy expenditure in whole-food and processed-food meals: implications for daily energy expenditure. Food Nutr Res. 2010:54.

Carmody RN et coll. Energetic consequences of thermal and nonthermal food processing. Proc Natl Acad of Sci U S A. 2011;108(48):19199-19203.

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