Cinq choses à savoir concernant la ligne directrice sur l’obésité

1. Les préjugés à l’égard du poids

On devrait vous offrir les meilleurs soins disponibles, peu importe votre poids. Or, il est démontré que les personnes grosses font l’objet de préjugés et de stigmatisation qui contribuent (indépendamment du poids) à augmenter la morbidité et la mortalité. Les préjugés à l’égard du poids, comme le fait de penser qu’une personne grosse manque de volonté, sont inacceptables puisqu’ils sont nuisibles pour la santé physique et psychologique.

2. L’indice de masse corporelle

On ne devrait pas utiliser l’indice de masse corporelle (IMC) pour dépister les complications liées à l’adiposité, en raison de son manque de précision. L’IMC est le rapport du poids d’une personne, exprimé en kilogrammes, sur le carré de sa taille, exprimée en mètres. Malgré qu’il soit simple à mesurer et largement utilisé pour évaluer et classifier le poids, l’IMC est une norme médicale s’adressant à des populations et non à des individus.

3. La discussion sur le poids

On devrait vous demander l’autorisation avant de discuter de votre poids. La discussion devrait commencer seulement avec votre accord. Le professionnel de la santé doit témoigner de la compassion et de l’empathie et ne doit pas prendre pour acquis qu’une personne grosse souhaite nécessairement perdre du poids. D’ailleurs, ce n’est pas parce que le poids des autres est visible que l’on peut se permettre de porter un jugement.

On devrait vous demander l’autorisation avant de discuter de votre poids.

4. Les approches simplistes

On devrait valider votre vécu, c’est-à-dire aller au-delà des approches simplistes qui consistent à vous conseiller de manger moins et de bouger plus. Le professionnel de la santé doit s’intéresser à vous plutôt que de se concentrer exclusivement sur la perte de poids. Cela implique de connaitre votre histoire et de viser un état de santé optimal. Tout le monde a intérêt à avoir de saines habitudes de vie, peu importe sa taille ou sa morphologie.

5. Les données probantes

On devrait vous proposer des options basées sur des données probantes. Cela signifie que si un traitement s’avère pertinent, le professionnel de la santé doit utiliser les meilleures preuves scientifiques disponibles. Ces options incluent la thérapie nutritionnelle, l’activité physique, les approches psychothérapeutiques, la pharmacothérapie et la chirurgie. Une opinion personnelle n’est pas considérée comme étant une donnée probante.

Les recommandations de la ligne directrice sur l’obésité s’appuient sur les données scientifiques disponibles au moment de sa publication. La poursuite de la recherche permettra une éventuelle mise à jour de la ligne directrice.

Pour l’instant, certaines choses ne peuvent plus être ignorées.

* L’adjectif « grosse » pour désigner les personnes est utilisé sans connotation péjorative. Il est préféré à l’adjectif « obèse » qui réfère à l’indice de masse corporelle et dont la mesure s’applique à des populations.

Je remercie Maryse Lefebvre, nutritionniste et cheffe de projets chez ÉquiLibre, pour sa collaboration à la rédaction de ce billet.

Puhl R. M. et coll. Confronting and coping with weight stigma: an investigation of overweight and obese adults. Obesity (Silver Spring). 2006;14(10):1802-15.

Sackett D. L. et coll. Evidence based medicine: what it is and what it isn’t. BMJ. 1996;312(7023):71-72.

Wharton S. et coll. L’obésité chez l’adulte : ligne directrice de pratique clinique. CMAJ. 2020;192(31):E875-E891.

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