Qu’est-ce qui est commun à l’astrologie, aux fantômes, à l’homéopathie et aux anges? C’est la pseudoscience qui est une discipline ou une idée présentée sous des apparences scientifiques, mais qui n’a rien à voir avec la science.
Alors pourquoi la pseudoscience occupe tant de place dans notre société? Parce que l’humain a tendance à vouloir expliquer certains phénomènes sans faire trop d’efforts.
Pour ce billet, je dénonce cinq faits concernant la pseudoscience.
Oui, justement. Même un traitement qui peut sembler logique doit être mesuré scientifiquement, afin de confirmer son efficacité réelle et son absence d’effets non souhaitables sur la santé. L’efficacité d’un traitement ne se mesure pas nécessairement à l’œil. De plus, deux évènements ou caractéristiques qui surviennent en même temps ne sont pas forcément liés, c’est-à-dire que l’un n’a pas nécessairement causé l’autre.
En pseudoscience, des mots savants sont utilisés dans le discours afin d’impressionner l’auditoire. Si vous osez douter des affirmations de la pseudoscience, on vous accusera probablement de complot. La méthode scientifique est plutôt constituée d’étapes précises et rigoureuses, dont la phase d’expérimentation et l’analyse des résultats. Cette méthode sert à supporter ou infirmer une hypothèse de recherche et à faire progresser les connaissances.
Tout est arrivé à quelqu’un à un moment donné. C’est arrivé à la voisine, vous l’avez entendu ou vous l’avez lu sur internet mais il n’y aucune donnée scientifique qui appuie la chose. Un fait vécu ou un témoignage n’a aucune valeur au niveau de la preuve scientifique, même si la vedette est belle ou si la voisine est gentille et bien intentionnée. Évidemment, un fait vécu peut inspirer un scientifique à mesurer un phénomène mais c’est autre chose.
La pseudoscience a toujours une solution, même quand la science n’arrive pas encore à expliquer le mécanisme d’un phénomène.
Les gourous sont bien représentés dans les publicités. Ces gourous vendent souvent des cures, des pilules ou des machins miraculeux. Je pense à ce figurant déguisé en chercheur avec son sarrau et qui observe n’importe quoi dans son microscope pour une publicité de perte de poids. Je pense aussi à ce médecin supposément grand spécialiste de l’amaigrissement qui n’a aucune publication scientifique malgré ses cheveux gris = impossible.
Effectivement et ce n’est pas une raison pour affirmer n’importe quoi. La pseudoscience a toujours une solution, même quand la science n’arrive pas encore à expliquer le mécanisme d’un phénomène. Malheureusement, je constate que la pseudoscience profite parfois de la vulnérabilité des personnes malades ou de celles dont l’accès aux soins de santé est laborieux, soit par un trop long délai d’attente ou un temps de consultation insuffisant.
Alors comment échapper à la pseudoscience? En aiguisant son sens critique. Comment? Doutez, entourez-vous de professionnels dont les interventions sont basées sur des données scientifiques et posez souvent des questions car la science évolue.
Lee C et coll. Evidence-based practice : separating science from pseudoscience. Can J Psychiatry. 2015;60(12):534-540.
Un livre sur la pseudoscience : Serge Larivée. Quand le paranormal manipule la science. Éditions Multimondes, 2014. Pour entendre ce passionnant professeur de psychoéducation de l’Université de Montréal, voici une entrevue de Valérie Levée diffusée à l’émission d’actualité et de culture scientifique Futur Simple à CKRL 89,1 le 29 janvier 2015.
L’article Le réveil du scepticisme de la journaliste Rachel Hussherr paru dans Le Fil – volume 51 numéro 17 – suite à la rencontre Combattre l’antiscience de la Chaire publique AELIES à l’Université Laval le 27 janvier 2016.