Réduit en calories. Sans sucre ajouté. Faible en gras.
Ces allégations relatives à la teneur nutritive risquent d’influencer la façon dont nous percevons les aliments. Afin de demeurer neutre, il peut s’avérer trèèès utile de comprendre le tableau de la valeur nutritive apposé sur l’emballage des aliments.
Je m’intéresse depuis longtemps à la façon dont les allégations peuvent nous influencer à choisir de manger un aliment ou non. J’ai fait des recherches et j’ai analysé plein d’informations.
Pour ce billet, je vous présente cinq vérités sur les aliments allégés.
Le sucre et les matières grasses sont responsables des qualités sensorielles des aliments, comme le goût et la texture. Les aliments allégés sont souvent moins satisfaisants en bouche, même si les fabricants tentent d’imiter la version originale en ajoutant d’autres ingrédients. Par exemple, les matières grasses d’une mayonnaise ou d’un yogourt rendront l’expérience sensorielle probablement plus agréable.
Les allégations relatives à la teneur nutritive peuvent nous influencer à percevoir un aliment comme étant plus nutritif qu’il ne l’est en réalité. Par exemple, un aliment qui porte la mention « sans cholestérol » n’est pas nécessairement plus faible en gras. Aussi, nous avons tendance à sous-estimer le contenu en calories des aliments allégés, ce qui peut contribuer à manger davantage en raison d’un faux sentiment de sécurité.
Notre corps est une machine d’une extrême intelligence et à la fine pointe des sensations d’appétit. Si la consommation d’aliments allégés entraîne un apport calorique inférieur à nos besoins, la sensation de faim sera ressentie. Par exemple, si notre corps a besoin d’une collation de 100 calories et qu’on lui donne un aliment allégé renfermant 35 calories, il va s’en apercevoir! On ne contrôle pas notre faim avec notre tête.
Notre corps a besoin d’une variété d’aliments satisfaisants et non de manger moins de glucides ou moins de lipides.
La réduction du sucre et des matières grasses dans les aliments vient souvent avec une liste d’ingrédients plus longue. Les aliments allégés peuvent renfermer plusieurs additifs alimentaires comme les édulcorants et les agents de texture. Par exemple, l’aspartame, le stévia et la gomme de guar sont fréquemment ajoutés. Une longue liste d’ingrédients suggère que l’aliment a vécu plusieurs étapes de transformation.
Les glucides et les lipides sont des macronutriments qui possèdent des rôles essentiels dans notre corps. Alors que les glucides fournissent de l’énergie rapidement, les lipides sont des constituants de la structure de nos cellules, en plus de servir de véhicule pour transporter les vitamines A, D, E et K. Notre corps a besoin d’une variété d’aliments satisfaisants et non de manger moins de glucides ou moins de lipides.
Les aliments allégés montent rarement sur le podium pour leurs qualités sensorielles, en plus de biaiser nos perceptions. Ce sont souvent des aliments transformés qui peuvent donner l’impression de manger des macronutriments et non des aliments.
Pour ces raisons, je vous invite à vous connecter à vos préférences alimentaires. Vos sensations d’appétit s’occuperont de déterminer le moment idéal et la quantité adéquate d’aliments (en version régulière) à manger.
P.-S. L’allégation « faible en sodium » est une exception souhaitable.
Je remercie Charlotte Brochu, stagiaire au baccalauréat en nutrition à l’Université Laval, pour sa collaboration à la rédaction de ce billet.
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