Depuis que je porte fièrement le titre de nutritionniste, j’ai accompagné plus de 300 clients et clientes en consultation individuelle, principalement pour faire la paix avec les aliments et leur corps.
Lors de nos discussions, j’ai constaté que certaines réflexions sont fréquentes. Je considère aussi que nous pouvons apprendre de l’expérience de ceux et celles qui ont vécu des situations semblables.
Pour ce billet, je vous présente cinq réflexions que l’on me partage souvent en consultation.
À trop considérer le poids sur le pèse-personne, on néglige parfois l’image corporelle qui est la perception que l’on a de notre corps. On peut se percevoir de façon positive ou négative à tous les poids. On me confie souvent qu’à une époque précise, on se souvient de s’être trouvée grosse dans sa tête. Mais ce qui est étonnant, c’est qu’en regardant les photos de cette même époque, on ne se trouve même pas grosse.
Même plus mince, le poids n’était pas nécessairement satisfaisant. On me confie souvent qu’en s’imaginant à son poids rêvé, on ne ressentirait probablement pas plus de satisfaction. À un moment, c’est comme si vouloir maigrir était devenu la norme. Je pense parfois aux entreprises qui misent sur l’insatisfaction corporelle pour faire des profits. Si on arrêtait soudainement de se sentir à 10 kg du bonheur, plusieurs d’entre elles devraient fermer leur porte.
Afin de mieux connaitre mes clients et mes clientes, je les questionne sur leur histoire pondérale, notamment sur leur poids à l’adolescence, leur poids maximum et sur les moyens possiblement utilisés pour tenter de perdre du poids. On me confie souvent qu’à une période précise, on se souvient d’avoir eu un poids naturel mais sans avoir de préoccupations à l’égard de son poids, ni en exerçant un contrôle sur son alimentation.
On peut se percevoir de façon positive ou négative à tous les poids.
Quand on a l’ambition de bien manger, il arrive que l’on s’attende à connaitre les portions idéales pour les différents aliments. Puis après quelques mois de travail sur l’observation de ses sensations de faim et de rassasiement, on me confie souvent que ce n’est pas vraiment utile de mesurer les portions. En fait, nos sensations de faim et de rassasiement sont des outils performants et gratuits qui nous permettent de respecter nos besoins.
Alors que le but visé des diètes amaigrissantes est la perte de poids, ces stratégies semblent plutôt favoriser le gain de poids à long terme. On me confie souvent qu’avoir su que tous les efforts déployés mèneraient à l’échec, on n’aurait jamais débuté les diètes amaigrissantes. C’est un constat difficile et parfois douloureux. Toutefois, cela peut aussi permettre d’envisager de faire la paix avec les aliments et de se réconcilier avec son corps.
Je souhaite que ce partage puisse permettre la remise en question de certaines pensées nuisibles. Idéalement, j’aimerais aussi semer une petite graine de bienveillance. 🌱
Je remercie mes clients et mes clientes dont les réflexions m’ont inspiré la rédaction de ce billet.
MacLean PS et coll. Biology’s response to dieting: the impetus for weight regain. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 2011;301(3):R581-600.
Mann T et coll. Medicare’s search for effective obesity treatments: diets are not the answer. Am Psychol. 2007;62(3):220-233.
Schwartz MB et coll. Obesity and body image. Body Image. 2004;1(1):43-56.
Lecture suggérée
Bourque D. À 10 kg du bonheur. L’obsession de la minceur. Ses causes. Ses effets. Comment s’en sortir. 2004. Les Éditions de l’Homme. 240 pages.